Alors que les oursons ont une tête fine et allongée, les vieux ours mâles ont une face plus large et des arcades bombées. Les cicatrices sont les témoins des combats entre mâles reproducteurs. Ces éléments permettent d’évaluer l’âge des ours. 

La vue de l’ours polaire est considérée comme faible ou équivalente à celle de l’homme, tout comme son ouïe. Par contre son odorat est extrêmement développé. Il peut flairer une proie distante d’une dizaine de kilomètres et même repérer un phoque caché sous plusieurs centimètres de neige.

«  Quand une aiguille de pin tombe sur le sol, l’aigle la voit, le cerf l’entend et l’ours la sent. »

Proverbe amérindien

L’ours : adapté à son milieu

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L’ours polaire est un animal homéotherme, ce qui signifie que la température de son corps est constante, quelle que soit la température extérieure.

Son physique en fait un animal parfaitement adapté aux conditions climatiques extrêmes de l’Arctique : fourrure épaisse, couche de graisse protectrice, petites oreilles rondes, long museau.

Il est également idéal pour la vie aquatique : fourrure imperméable, pattes partiellement palmées.  

Il utilise ses pattes de devant, partiellement palmées, comme des rames. Ses pattes de derrière agissent comme un gouvernail. L’ours polaire peut nager sur de très longues distances. 

Ses pattes possèdent des griffes courbes de 5 à 7 cm qui lui permettent d’attraper ses proies et de les sortir de l’eau. 

Des poils longs et drus, entre les soles plantaires, l’empêchent de glisser sur la glace. 

Il possède un bon odorat et sent une proie à 10 km. Il a également une très bonne vue et une troisième paupière filtre les rayons du soleil, qui sont fortement réfléchis par la banquise. 

Contrairement à ce qu’on croit, l’ours polaire est… noir !

L’ours polaire possède deux types de poils.

  • Le sous-poils (poils de bourre) est très dense et court alors que le poil de couverture (poil de jarre) est dru et raide et mesure de 12 à 15 cm. Il couvre tout le corps, sauf la truffe et les coussinets plantaires. 
  • Le poil de jarre translucide et creux, canalise l’énergie solaire jusqu’à l’épiderme (sa peau noire) pour le réchauffer. Sa fourrure, en emprisonnant l’air, isole l’ours du froid. 

L’ours mue entre mai et juillet. L’été il a un pelage blanc jaunâtre. L’hiver, son pelage est totalement blanc. Il est ainsi moins repérable par ses proies. 

En plus de son pelage, il possède une épaisse couche de graisse sous sa peau qui augmente la protection thermique. L’ours court rarement et tolère mal les températures élevées, qui peuvent causer une hyperthermie (hausse de la température corporelle). 

L’ours polaire est un excellent nageur 

Sa fourrure à un fort pouvoir déperlant (elle est imperméable). Quand l’ours sort de l’eau, il s’ébroue comme un chien. l’eau coule de ses poils lisses et gras. Il peut également se frotter dans la neige pour débarrasser son pelage de l’eau et ainsi garder sa fourrure parfaitement sèche. 

On voit souvent l’ours dans différentes positions, allongé dans la neige. Ces techniques lui permettent de réguler sa température corporelle : se réchauffer sous les rayons du soleil ou se rafraîchir en se roulant dans la neige. 

Sa fourrure est très efficace, mais lorsque le vent s’ajoute à des températures basses, elle n’est plus suffisante pour le protéger du froid. L’ours va alors s’immobiliser à l’abri, derrière une arête de glace et peut se laisser recouvrir par la neige, qui est un excellent isolant.

Le système respiratoire est couplé à la circulation sanguine, suivant le fonctionnement d’un échangeur à contre courant : l’air froid inspiré est réchauffé par le sang en provenance du coeur. Le sang froid en provenance de la périphérie refroidit les gaz expirés chauds et récupère ainsi une partie des calories. Ce  système évite des déperditions de calories liées à la respiration de l’air polaire. 

Cette capacité à diminuer les échanges avec le milieu extérieur permettrait à l’ours de subir des températures hivernales de – 40° C, par des vents de 23km/h, sans modification de son métabolisme. 

L’adaptation de l’ours au climat polaire est basé sur la conservation de l’énergie. 

En revanche, l’ours polaire doit éviter les efforts intensifs et prolongés. 

Dés que sa température interne atteint 38°6 C, les rythmes cardiaque et respiratoire augmentent, amenant l’ours à haleter. L’apport accéléré d’air frais va se conjuguer avec une circulation plus rapide du sang pour évacuer les calories. 

Son régime alimentaire 

Dépendant de la banquise, l’ours polaire est presque exclusivement carnivore, contrairement aux autres membres de la famille des ours. Il chasse principalement les phoques et en dehors de cette proie habituelle, il se contente de charognes, végétaux et oiseaux.

Il a donc dû s’adapter en fonction de cycles : il se nourrit l’hiver alors que l’été est une période de disette, puisque les phoques se déplacent selon les saisons. 

La femelle doit passer près de 8 mois consécutifs sans s’alimenter ! C’est l’importante réserve de graisse, accumulée pendant les 4 mois d’alimentation, qui permet à l’ourse polaire de survivre pendant les périodes de jeûne. 

Une vie liée à la banquise

Toute la vie de l’ours polaire est rythmée par la formation de la banquise (l’embâcle, en novembre) et sa fonte (la débâcle, en juin). L’été il va rejoindre les côtes et entamer une longue période de jeûne, jusqu’à la prochaine formation de la banquise. 

La banquise : un terrain de chasse

L’ours polaire se nourrit de végétaux, d’oiseaux et de charognes, mais sa proie principale est le phoque marbré (ou annelé).

3 techniques de chasse permettent à l’ours de capturer des phoques : 

  • En hiver, l’ours chasse à l’affût, couché devant un orifice par lequel les phoques viennent respirer. Un violent coup de patte permet de briser le cou du phoque, que l’ours va hisser sur la banquise.
  • Au printemps, l’ours détecte les tanières dans lesquelles les phoques mettent au monde leurs petits. L’ours saute de tout son poids sur ces abris de neige pour se saisir des blanchons.
  • A la fin du printemps, les phoques s’exposent au soleil sur la banquise, à proximité de leurs trous de respiration. L’ours s’approche en rampant, face au vent, et se précipite sur ses proies lorsqu’il est à une vingtaine de mètres.                                              

 L’ours peut également s’attaquer à des proies plus grosses, comme le morse. Il doit cependant être extrêmement prudent, car les mâles possèdent des défenses. L’arrivée d’un ours crée un mouvement de panique chez les morses, qui vivent souvent en groupe. Le prédateur s’attaque alors aux individus isolés, en particulier les malades ou les plus petits, plus vulnérables. La peau du morse est cependant extrêmement épaisse et les attaques se soldent souvent par des échecs.

L’ours doit constituer des réserves de graisse importantes pour survivre pendant les périodes de disette

La fonte prématurée de la banquise et sa formation de plus en plus tardive, liées aux bouleversements climatiques qui touchent l’Arctique, allongent les périodes de jeûne des ours. Les individus les moins expérimentés peuvent mourir de faim. On a également observé des noyades chez certains ours, incapables de rejoindre la rive. 

La hausse de la température entraîne une augmentation des précipitations (de pluie ou de neige). Un épais manteau neigeux, sur la banquise en formation, isole alors l’eau de l’océan arctique de l’air froid : l ‘épaisseur de la banquise diminue.

La reproduction

L’ourse a en général sa première portée entre 5 et 6 ans.

L’oestrus ( c’est l’ensemble des phénomènes physiologiques et comportementaux qui précèdent et accompagnent l’ovulation chez la femelle des mammifères) dure 4 semaines et commence entre mi-mars et début mai selon les régions. Les premiers ébats déclencheront l’ovulation. 

Mâles et femelles se rencontrent dans les zones ou les phoques abondent. C’est la seule période pendant laquelle les femelles tolèrent la présence des mâles. La concurrence entre mâles reproducteurs peut entraîner d’impressionnants combats. 

Les femelles en chaleur ne se nourrissent plus et urinent souvent pour attirer les mâles. L’alimentation ne reprendra qu’après l’accouplement (avec un ou plusieurs mâles), ce qui ne laissera que peu de temps à l’ourse pour se constituer des réserves de graisse indispensables à sa survie pendant le jeûne de 8 mois. 

Les mâles n’hibernent pas, car l’hiver est la meilleure période pour chasser le phoque, mais les femelles doivent se mettre à l’abri pour mettre bas. A la fin de l’été, elles vont chercher les meilleures zones pour creuser leur tanière et fin octobre, toutes les femelles gravides seront à l’abri. L’embryon ne se développera que 8 semaines avant la mise bas, qui a lieu environ 210 à 260 jours après l’accouplement. 

L’ourse va donner naissance en décembre ou début janvier à 2 oursons (parfois 3) qui ne pèseront que 450 à 800 grammes et qui seront aveugles. Ils se nourriront, grâce aux 4 tétines de leur mère, d’un lait très riche en graisse. Les oursons se développent rapidement : ils ouvrent les yeux à un moise leurs dents de lait apparaissent entre un mois et demi et deux mois… Ils sortiront de la tanière pour la première fois entre foin février et mi-avril. 

La mortalité des oursons est très importante lors de la première année : entre 10 et 35 %.

Si certains oursons s’émancipent dès un an et demi, la majorité d’entre eux resteront avec leur mère jusqu’à deux ans et demi. Cette période est nécessaire à leur éducation. 

L’apprentissage passe par le jeu et les petits reproduisent les comportements de leur mère. Entre 14 et 18 mois, ils sont sevrés, mais leur mère continue de partager son repas avec ses apprentis chasseurs. L’ourse aura de nouvelles chaleurs seulement lorsqu’elle sera affranchie de ses petits. 

Les jeunes mâles jouent ensemble. Ces joutes sont une sorte de rituel qui préparent les jeunes aux combats auxquels ils devront faire face plus tard, pour se reproduire.