L’arctique : un océan glacé
Contrairement à l’Antarctique, qui est un continent, l’Arctique (arctos = ours) est un océan entouré de terres très froides ( la toundra).
Si l’océan Arctique (13.000.000 de km2 et plus de 4.000 m de profondeur) est particulièrement délimité, il est plus difficile de fixer la frontière des régions arctiques terrestres.
On s’accorde souvent à les définir grâce à la ligne à l’intérieur de laquelle la température de l’air ne dépasse jamais 10 °C durant le mois le plus chaud (juillet). Cette isotherme, appelée ligne de köppen, coïncide relativement bien avec la limite des arbres (passage de la taïga à la toundra).
Ainsi l’Arctique s’étendrait sur une surface d’environ 24 millions de km2, dont 17 d’océan, un peu plus de 3 de continents et près de 4 îles éparses.
Sa partie centrale est occupée par une banquise permanente pluriannuelle qui peut, l’hiver, occuper la quasi-totalité de la surface et déborder sur la Pacifique par le détroit de Béring et en Atlantique le long des côtes du Groenland. Le point de congélation de l’eau de mer est de -1,8°C.
La formation de la banquise :
En hiver, les premiers cristaux de glace vont apparaître et constituer de fines plaques (le frasil) qui vont se souder pour former un immense damier. La banquise en formation va s’épaissir progressivement. Les luttes entre les plaques de glace (dues au vent et à la marée) vont créer des reliefs. Ces arêtes de glace sont appelées « hummocks »
Parler de la fonte des glaces en Arctique est un abus de langage. La banquise se disloque en été et ce phénomène est normal : c’est la débâcle. En revanche, les études démontrent que la surface de la banquise résiduelle (la vieille glace), présente même l’été, régresse chaque année. Alors que la glace réfléchit l’énergie du soleil, l’eau de mer l’absorbe. La diminution de la banquise résiduelle entraîne ainsi une augmentation de la température de l’océan Arctique, qui favorise la fonte de la vieille glace. La perte de surface de la banquise serait actuellement de 500 000km2 par an.
L’Arctique : un monde pollué
On pourrait penser que l’Arctique est à l’abri des pollutions liées aux activités humaines, notamment parce que son climat extrême a longtemps empêché les hommes de s’y installer. Il y a peu d’industries polluantes. Pourtant l’Arctique subit de plein fouet notre pollution et c’est tout l’écosystème qui est menacé.
Etonnamment, les taux de pollution en Arctique sont supérieurs à ceux mesurés à proximité de certaines zones de production. Les 4 catégories de polluants retrouvés en Arctique sont les organochlorés, les métaux lourds, les produits pétroliers et les éléments radioactifs.
Une récente étude a mis en évidence des taux de pollution record par les microplastiques (12.000 particules par litre !). Si les macro-déchets sont visibles et choquent l’opinion publique, les micro-déchets sont les plus nocifs pour les organismes. Le DDT (pesticide) et les PCB sont des produits chimiques de synthèse de la famille des organochlorés. La pollution microscopique, portée par les courants marins et aériens, se retrouve dans les eaux de l’Arctique où elle contamine toute la chaîne alimentaire, passant du krill (un zooplancton) à la morue arctique, puis aux phoques et enfin à l’ours polaire. L’animal, qui peine déjà à chasser le phoque à cause des embâcles tardives et des débâcles précoces, est de surcroît contaminé lorsqu’il se nourrit. Cet empoissonnement conduit à un affaiblissement de son organisme, provoque des maladies, des difficultés à se reproduire et des malformations chez les oursons. Dans un milieu aussi impitoyable que l’Arctique, seuls les animaux en parfaite condition physique peuvent survivre. Il est donc de notre devoir de poursuivre les efforts pour lutter contre toutes les formes de pollution qui ont un impact sur l’Arctique.
Aujourd’hui interdits, ces polluants sont toujours présents en Arctique et provoquent des troubles importants chez les ours :
- Perturbation du système endocrinien, donc de la reproduction et de la croissance.
- Malformations congénitales chez les oursons
- Anomalies du développement
- Affaiblissement du système immunitaire.
En utilisant ses réserves de graisse, l’ours s ‘empoisonne. La femelle transmet ce poison à ses petits par le lait.
L’OURS POLAIRE FACE AU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE
Si le réchauffement climatique est peu visible dans notre vie quotidienne, il y a déjà des conséquences graves en Arctique.
L’ours est tributaire de la banquise pour chasser le phoque et ainsi constituer ses réserves de graisse. Les embâcles tardives et des débâcles précoces provoquent des périodes de jeûne de plus en plus longues. Toutes les sous-populations d’ours ne sont pas touchées. Si le nombre d’ours dans certains groupes de populations diminue, il reste stable ou augmente ailleurs. Il faut donc rester optimistes.
Sous l’effet du climat, les aires de répartition des ours bruns et des ours polaires se chevauchent et des cas d’hybridation ont été reportés.
La modification du milieu polaire pourrait entraîner le développement des activités humaines en Arctique (exploitation pétrolière, ouverture de nouvelles routes maritimes, chasse), une menace supplémentaire pour l’ours polaire. On a parlé en février 2019 d’un groupe d’ours polaires qui aurait semé la panique dans un village russe. Ces ours se sont probablement regroupés autour du village pour attendre la formation de la banquise, y découvrant des sources de nourriture faciles d’accès (décharges, poubelles…). Il faut évidemment éviter ces situations de proximité entre les ours et les hommes. Un ours imprégné peut-être extrêmement dangereux.
La planète entière se réchauffe : pourquoi est-il indispensable de limiter le réchauffement climatique entre 1,5 et 2 degrés ?
Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) s’est réuni et a publié son rapport spécial sur le réchauffement planétaire de 1,5°C en octobre 2018. Le temps est compté pour éviter le pire. La terre s’est déjà réchauffée et il ne faut pas que la température augmente de plus d’1,5 à 2°. Pour cela, il va falloir que tous les pays prennent des mesures très importantes qui permettront justement de limiter cette hausse. Si la fonte de la banquise résiduelle s’amplifie, cela entraînera une hausse du niveau de la mer qui concernera principalement les régions littorales où vivent des centaines de millions de personnes. D’ici 2030, 400 millions d’habitants vivront dans 23 mégapoles côtières, dont 370 millions en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud. Comment le monde gèrera-t-il ces millions de réfugiés climatiques si leurs territoires sont submergés ?
Il n’y a pas que l’Arctique qui subit les effets du réchauffement de la planète. Partout dans le monde, les rayons du soleil sont absorbés par le béton et l’asphalte qui recouvrent nos villes et font monter les températures jusqu’à les rendre étouffantes en été. Couvrir le sol et les immeubles de végétaux permettrait de diminuer l’absorption de la chaleur et de faire baisser les températures. Il faut également limiter l’utilisation des énergies dites “fossiles”, c’est-à-dire les énergies produites à partir du charbon, du pétrole et du gaz naturel. Grâce au travail des chercheurs, on sait maintenant que la multiplication des catastrophes naturelles (inondations, tempêtes, incendies) est la conséquence du réchauffement climatique. Les incendies sont favorisés par la végétation très sèche. Ils ont, de plus, un effet accélérateur du réchauffement climatique puisque les incendies relâchent d’énormes quantités de CO2.